La symbolique, pas plus que les croyances populaires, ne font de différence entre le lièvre et le lapin. Pour certaines civilisations anciennes, le lièvre était un « animal de la lune » car les taches sombres que l’on peut voir sur le disque lunaire ressemblent à un lièvre en pleine course.

Encyclopédie des symboles (sous la direction de Michel Cazenave, La Pochothèque,1996)


auteur-éditeur : www.remy-leboissetier.fr

jeudi 24 octobre 2013

Les boutiques de cannelle, Bruno Schulz [Denoël, 1974]

La poésie, ce sont des courts-circuits de sens qui se produisent entre les mots, c'est un brusque jaillissement de mythes primitifs.
[…] La fonction la plus primitive de l'esprit est la création de contes, « d'histoires »
[…] La poésie reconnaît le sens perdu, elle restitue aux mots leur place, les relie selon certaines significations. Manié par un poète, le verbe reprend conscience, si l'on peut dire, de son sens premier, il s'épanouit spontanément selon ses propres lois, il recouvre son intégralité. Voilà pourquoi toute poésie est création de mythologie, tend à recréer les mythes du monde.
(…) La poésie atteint le sens du monde par déduction, par anticipation, à partir de grands raccourcis et d'audacieux rapprochements (…) Infatigablement, l'esprit humain ajoute à la vie ses gloses – des mythes -, infatigablement il cherche à « conférer un sens » à la réalité. (…) Conférer un sens au monde est une fonction indissociable du mot. (…) Le poète rend aux mots leur vertu de corps conducteurs, en créant des accumulations où naissent des tensions nouvelles.

La mythification de la réalité (Les boutiques de cannelle), Bruno Schulz
traduction de Thérèse Douchy

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Si vous souhaitez adresser quelques carottes au LL ou au contraire, lui donner un coup de bâton sur le râble, ce formulaire vous est dans les deux cas destiné :