La symbolique, pas plus que les croyances populaires, ne font de différence entre le lièvre et le lapin. Pour certaines civilisations anciennes, le lièvre était un « animal de la lune » car les taches sombres que l’on peut voir sur le disque lunaire ressemblent à un lièvre en pleine course.

Encyclopédie des symboles (sous la direction de Michel Cazenave, La Pochothèque,1996)


auteur-éditeur : www.remy-leboissetier.fr

vendredi 5 août 2011

KOU [Dryopteria filix chazarica]

Sorte de fruit des bords de la mer Caspienne. Sur ce fruit, Ioannes Daubmannus, imprimeur polonais, a laissé la note suivante : les Khazars récoltent une sorte de fruit qui ne pousse nulle part ailleurs dans le monde. Il est recouvert d’une peau à écailles semblables à celle des poissons, ou à celles de la pomme de pin. Il pousse sur un arbre très haut, et les fruits sur les arbres font penser aux poissons, que les aubergistes accrochent vivants par les ouïes au-dessus de la porte, annonçant ainsi qu’ils servent de la soupe de poisson. Parfois, ce fruit émet un chant qui ressemble à celui du pinson. Il a un goût très frais et un peu salé. En automne, son noyau battant comme un cœur, il tombe de la branche et tournoie pendant quelques instants comme s’il nageait dans les vagues du vent. Les gamins les chassent avec leurs lance-pierres et, parfois, des éperviers abusés l’attrapent dans leur bec, le prenant pour un poisson. D’où le dicton khazar : « Les Arabes nous mangeront, pensant comme le faucon que nous sommes des poissons, alors que nous sommes des kous. » Le mot kou — le nom de ce fruit — était le seul que le cheïtane avait laissé dans la mémoire de la princesse Ateh après qu’elle eut oublié sa langue.

Parfois, la nuit, on entend des «kou-kou». C’est la princesse Ateh qui prononce le seul mot qu’elle connaît, et qui pleure, essayant de se rappeler ses poèmes perdus.

Les chasseurs de rêves khazars portent sur eux une feuille de «kou» (lune), plante qu’ils cultivent en secret. Quand on pose cette feuille sur un voile déchiré ou sur une blessure, déchirure et blessure disparaissent en un clin d’œil. »

Milorad Pavić

Le dictionnaire khazar, roman-lexique (Mémoire du livre, 1998)
exemplaire androgyne

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